Mois : avril 2016

Jean-Claude Mailly contre la loi Travail : « Je n’ose pas penser que François Hollande va trahir Léon Blum »

Salariés et étudiants sont descendus dans la rue, jeudi 28 avril, afin de manifester pour la quatrième fois contre le projet de loi de la ministre du travail, Myriam El Khomri.
Interviewé par lemonde.fr, le secrétaire général de Force Ouvrière s’exprime : « Je n’ose pas penser que François Hollande va trahir Léon Blum », a asséné Jean-Claude Mailly à l’adresse du président de la République, voyant dans le projet de loi travail comme un retour sur les acquis sociaux de 1936…
Visionner la vidéo sur lemonde.fr

Contre la loi Travail, les prochains RV

Ce 28 avril, près de 60.000 manifestants à Paris ont bravé le pavé parisien malgré les casseurs et la forte présence des forces de l’ordre, déterminés pour le retrait du projet de loi Hollande/Gattaz/Berger !
Deux rdv se présentent à nous afin d’appuyer notre revendication et faire pression tant sur le Gouvernement que l’Assemblée Nationale.

Le 1er mai 2016 sera un nouveau temps fort de l’action pour le retrait du projet de loi

  • Une première mobilisation à l’appel des URIF FO – CGT – FSU – SOLIDAIRES et des organisations étudiantes et lycéennes UNEF – FIDL et UNL se tiendra le matin du 1er mai à 10 heures devant le Mur des Fédérés (cimetière du Père Lachaise) où des prises de paroles de chacune des organisations auront lieu.
  • A 11h30 un apéritif républicain réunira les organisations présentes au Mur des Fédérés ainsi que les habitants du 20ème qui ont été invités sur la Place GAMBETTA.
  • A 15 heures, la manifestation des URIF FO – CGT – FSU SOLIDAIRES et des étudiants et lycéens de l’UNEF, de la FIDL et de l’UNL, partira de la Place de la Bastille pour se rendre Place de la Nation.

Le 3 mai 2016 : l’Assemblée Nationale doit nous entendre !
L’interrégionale, comme elle l’avait déjà fait contre la loi Macron, a décidé de réagir à l’occasion du débat parlementaire qui débutera ce 3 mai 2016. Elle marquera sa volonté d’organiser le débat autour du retrait du projet de loi.
Quoi de mieux que l’organisation d’un grand meeting public à proximité de l’assemblée nationale pour le faire.
A l’appel des URIF FO – CGT – FSU – SOLIDAIRES et des organisations étudiantes et lycéennes UNEF – FIDL – UNL, ces dernières appellent les travailleurs à venir participer à celui-ci pour exiger une nouvelle fois le RETRAIT.
La demande a été formulée pour qu’il se déroule

Place de la Concorde, voir place Vauban (derrière les invalides)
entre 12h et 14h30

Les prises de parole des Secrétaires Généraux des Confédérations FO et CGT, des organisations nationales FSU et SOLIDAIRES, de l’UNEF, de l’UNL et de la FIDL interviendront dès 12h30.
Jean-Claude MAILLY Secrétaire Général de la CGT-FO mobilisé dès le 9 mars 2016 avec les travailleurs prendra bien évidemment la parole dans ce meeting qui n’aura qu’une seule revendication

RETRAIT ! MOBILISATION !

COMMUNIQUE OS LOI TRAVAIL 26 AVRIL 2016

Revue de presse du 25 au 29 avril

Au sommaire de cette revue de presse élaborée par Brigitte PERROT (secrétaire générale de la FAGE Force Ouvrière) et Jean-Luc GIRONDE (journaliste chargé du secteur communication).

  • A peine réélu a la tête de la CGT, Philippe MARTINEZ met la pression sur le gouvernement (La Tribune)
  • Ces pionniers CGT dans les déserts syndicaux (L’Humanité)
  • La CGT radicalisée et fragmentée (Le Monde)
  • Les intermittents du spectacle se préparent à une semaine décisive (AFP)
  • Un 1er Mai commun avec les syndicats ? (l’Humanité)
  • Grève des cheminots : touche pas à mon statut (Le Parisien)
  • Dans les cités de Marseille, on n’a pas attendu la loi El Khomri pour être debout (Libération)
  • Discrimination : faut-il avoir peur du « testing » (Les Echos)
  • Je suis en passe de décrocher mon premier CDI (La Croix)
  • Le poids des organisations patronales fait débat (Les Echos)
  • La numéro un de la CFE-CGC, Carole Couvert, contrainte de passer le relais (AFP)
  • Grève SNCF : trafic fortement perturbé, pagaille limitée dans les gares (AFP)
  • La France reste à la traîne en matière de créations d’emplois (Le Monde)
  • La réforme ferroviaire affecte l’identité des cheminots (La Croix)
  • Les chiffres du chômage de mars annoncée sous haute tension (AFP)
  • Les syndicats pénitentiaires reçus par François Hollande début mai (Acteurs Publics)
  • Assurance chômage : le patronat avance des pistes pour une négociation toujours en suspens (AFP)
  • La CGT et Force Ouvrière relativisent la baisse du chômage en mars (AFP)
  • Loi travail : ça va bouger sur la représentativité patronale (La Tribune)
  • Darty-Fnac : les syndicats « écœurés » craignent des coupes sombres (AFP)
  • La direction d’Amazone menace de me licencier pour avoir reçu une journaliste (l’Humanité)
  • Intermittents : un « bon accord », selon Olivier Py (AFP)
  • Des chiffres et des colères (l’Humanité)
  • Débrayages massifs dans les services publics : l’Allemagne au point mort (Acteurs Publics)
  • Le gouvernement perd son sang-froid (l’Humanité)
  • Loi travail : barrage filtrant au pont de Normandie (AFP)
  • Assurance-chômage : les syndicats dénoncent le « chantage » du patronat (Les Echos)
  • Intermittents : « intéressant » que le chiffrage ne soit pas celui du Medef – MAILLY’, FO (AFP)
  • De la manifestation à la bataille rangée (Le Parisien)
  • Le CV anonyme est-il enterré ? (l’Humanité)

semaine du 25 au 29 avril 2016

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Reclassement des chômeurs : quand le service public fait mieux que le secteur privé – miroirsocial.com

Il y a exactement dix ans, Pôle emploi (ou plus exactement l’ANPE / Unédic de l’époque) enclenchait sa politique de sous-traitance du reclassement des chômeurs auprès d’opérateurs privés de placement (OPP). Pour calmer l’émoi suscité par cette décision controversée, il promettait une évaluation rigoureuse. Qu’en est-il aujourd’hui ? On constate que les évaluations menées sont convergentes : le service public de l’emploi (SPE) fait mieux et moins cher que les OPP. Pourtant, Pôle emploi poursuit imperturbablement (dans l’indifférence générale de la part des acteurs politiques…) sa stratégie de sous-traitance.

Miroir Social l’a montré dans un article récent : le recours au secteur privé par Pôle Emploi se poursuit même si les opérateurs retenus changent périodiquement, par un jeu de chaises musicales, qui conduit leurs salariés (souvent en CDD…) à changer d’employeur pour poursuivre leurs activités (voir « Pôle Emploi rebat les cartes de la sous-traitance en sortant Sodie et Aksis du marché CSP », Miroir Social, 19 février 2016). La véritable montée en charge de cette politique a été initiée au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

À l’été 2009, Pôle Emploi a ainsi confié l’accompagnement de quelque 320 000 chômeurs à une trentaine d’OPP. Cette politique faisait suite aux débats animés lors de la campagne présidentielle de 2007 : Nicolas Sarkozy avait fait de la mise en concurrence de Pôle Emploi un axe clef de son programme clivant. Pour plusieurs autres acteurs, il était important de démontrer que le secteur privé serait plus efficace que le SPE.

Les opinions étaient également bien arrêtées du côté des OPP. Le cabinet Altedia était auparavant dirigé par Raymond Soubie, devenu conseiller social de Nicolas Sarkozy (de 2007 à novembre 2010). Pierre Ferracci, président du groupe Alpha, qui s’est ensuite révélé être le principal gagnant de l’appel d’offres de l’été 2009, était affermi par son entrée à la commission Attali (juin 2007), formée à la demande de Nicolas Sarkozy pour produire des recommandations afin de libérer (et libéraliser) la croissance. Lors d’un colloque conjoint du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) et du CAS (aujourd’hui France Stratégie) sur la sécurisation des parcours professionnels, il déclarait sur la question d’une éventuelle coexistence entre service public et opérateurs privés : « les deux peuvent fonctionner » et il ajoutait : « L’évaluation [du placement par le privé] nous dira qui des deux a les meilleurs résultats » (dépêche AEF du 14 février 2007). Il ignorait à quel point l’avenir allait lui donner raison…

Les OPP contre le SPE : un bilan sans besoin d’une photo

Voici quelques étapes marquantes de ce bilan. Ce n’est ici qu’un résumé lapidaire mais vous pouvez trouver davantage d’informations dans l’article de Metis cité en référence à la fin de cet article :

  • Février 2007 : le Centre d’études de l’emploi publiait une étude approfondie réalisée par Nathalie Georges sur « l’externalisation de l’accompagnement des chômeurs : modalités d’un marché en plein essor » (document de travail n° 81). Elle constatait que « les rares évaluations disponibles de l’action des opérateurs privés ne permettent pas toujours de conclure à une amélioration significative ».
  • Septembre 2009 : trois économistes de l’École d’Économie de Paris et du CREST (Luc Behaghel, Bruno Crépon et Marc Gurgand) publiaient leur rapport « évaluation d’impact de l’accompagnement des demandeurs d’emploi par les opérateurs privés de placement et le programme Cap vers l’entreprise ». Ce rapport, réalisé à la demande de la direction générale de l’ANPE analyse les effets de deux dispositifs d’accompagnement renforcé des chômeurs : la prise en charge déléguée à des OPP par l’Unédic, et le dispositif Cap vers l’entreprise (CVE) mis en œuvre par le SPE (à l’époque, l’ANPE). L’intérêt de l’étude est qu’elle élimine les effets de différences des populations de chômeurs, argumentation souvent mise en avant par les OPP qui arguaient du fait qu’ils travaillaient avec des chômeurs plus éloignés de l’emploi. Mais pour cette étude, les différents groupes étaient issus d’un tirage aléatoire au sein de la même population, les rendant parfaitement identiques statistiquement.

Les résultats sont sans appel : le programme du SPE a permis d’augmenter le taux de sortie vers l’emploi de 9 points (par rapport au parcours standard de l’ANPE), donc de porter le taux de sortie vers l’emploi au bout de 3 mois à environ 21 % des chômeurs. Au bout de 6 mois, le taux est augmenté de 9,1 points, soit un passage d’environ 23 % à environ 32 % de sorties. Au bout de 12 mois, il ont permis de passer le taux de sortie de 37 % à 44 %. Les effets des OPP sont à la fois plus faibles et plus tardifs. Trois mois après la prise en charge, le taux de sortie vers l’emploi est augmenté de seulement 1,6 point, et ce chiffre ne peut pas être statistiquement distingué d’une absence d’effet à cet horizon. Au bout de 6 mois, cependant, l’effet est de 4,2 points et il est de 5,6 points au bout de 12 mois.

Le SPE a donc fait preuve d’une meilleure efficacité. De surcroît, il se révèle moins coûteux puisque, comme l’indique le rapport, « ces écarts sont à rapporter au coût unitaire qui est sensiblement plus élevé pour le programme OPP d’après les estimations disponibles ». Par ailleurs, la plus grande rapidité de retours à l’emploi obtenue par le SPE permet d’obtenir des économies d’indemnisation pour l’Unédic alors que « le programme OPP n’a probablement pas conduit à des réductions de versements d’allocation chômage ».

Point intéressant : les résultats de cette étude étaient publiés en septembre 2009 et étaient donc connus lorsqu’en juillet de la même année, les résultats de l’appel d’offres qui faisait la part belle aux OPP étaient publiés par le quotidien Les Échos, quelques semaines avant leur communication officielle…

Début 2010 : la presse rendait compte de la mise en œuvre de l’appel d’offres de l’été 2009 et relevait des éléments inquiétants (voir par exemple l’article d’Odile Plichon publié le 27 janvier 2010 dans Le Parisien, qui mettait déjà l’accent sur l’évaluation en citant des regrets : « On a industrialisé le recours au privé, avant même de dresser un bilan des expérimentations menées »).

  • Juin 2011 : Lors de son audition devant la mission commune d’information relative à Pôle Emploi du Sénat, Christian Charpy, alors directeur général de Pôle Emploi, livrait quelques chiffres (cités par le « rapport d’information du Sénat » publié en juillet 2011) : « Nous avons interrogé 6 000 chômeurs qui étaient suivis par des opérateurs privés de placement et par Pôle Emploi. Nous avons regardé le taux de retour à l’emploi à huit mois. Après huit mois de suivi, 44 % des personnes suivies par Pôle Emploi, en convention de reclassement personnalisé (CRP), avaient retrouvé un travail, contre 38 % pour les personnes suivies par les opérateurs privés de placement. Ces résultats ne me surprennent pas : nous avions observé la même conclusion dans une évaluation réalisée en 2007-2008 ».
  • Fin octobre 2011 : une évaluation quantitative sur les performances comparées de Pôle Emploi et des OPP, menée par la DARES (service statistique du ministère du Travail) et la direction des études et statistiques de Pôle Emploi, est présentée aux administrateurs de Pôle Emploi. Selon l’étude, 52 % des chômeurs éloignés de l’emploi ayant été accompagnés par Pôle Emploi (prestation « cap vers l’entreprise ») sont en emploi (CDI, CDD ou création d’entreprise) 13 mois après le début de leur accompagnement, contre 45 % pour ceux suivis par les OPP. Pour les licenciés économiques, 57 % de ceux accompagnés par Pôle Emploi étaient en situation d’emploi 13 mois après, contre 49 % pour ceux suivis par un OPP. L’étude observe par ailleurs que les bénéficiaires de la prestation de Pôle Emploi visant les chômeurs éloignés de l’emploi sont plus souvent orientés vers des emplois durables et que les mises en relation des chômeurs avec des offres d’emploi sont « plus fréquentes de la part de Pôle Emploi ».
  • Décembre 2011 : le rapport présenté par Michel Heinrich et Régis Juanico à l’Assemblée nationale sur « l’évaluation de la performance des politiques sociales en Europe » souligne qu’en matière de retour à l’emploi, « plusieurs expérimentations conduites en France, en Suède et en Allemagne montrent que les prestataires privés ne sont pas plus efficaces que l’opérateur public ».
  • Mars 2012 : le collectif Autres chiffres du chômage (ACDC), qui regroupe des syndicats de Pôle Emploi, des statisticiens, des chercheurs et des associations de défense des chômeurs, citait les résultats d’une évaluation menée par la DARES sur le marché « jeunes diplômés » consistant en l’accompagnement de 9 890 jeunes chômeurs de 2007 à 2009. La DARES concluait à l’absence « d’effet significatif de l’accompagnement des OPP sur l’emploi à moyen terme ». Le collectif ACDC déplorait que « même avec des conditions de marché plus favorables, les OPP ne sont pas plus efficaces que le service public de l’emploi ».
  • Janvier 2013 : la DARES publiait son très attendu rapport sur « l’accompagnement renforcé des chômeurs : évaluation du recours aux opérateurs privés par Pôle Emploi de 2009 à 2011 », qui s’appuyait sur une enquête statistique en plusieurs vagues, menée conjointement par la DARES et Pôle Emploi, auprès de deux cohortes de chômeurs. Les résultats montraient, une fois de plus, que les taux d’emploi et d’emploi durable sont plus élevés pour les chômeurs accompagnés par Pôle Emploi.
  • En 2013, quatre chercheurs renommés dans le domaine de l’évaluation des politiques de l’emploi (Luc Behaghel, Bruno Crepon, Marc Gurgand et Thierry Kamionka) publiaient leur étude sur « l’accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi » (Revue française d’économie, Volume XXVIII, 2013/1). Elle revenait sur les résultats de trois expériences contrôlées menées en France de 2006 à 2010, visant à évaluer des dispositifs d’accompagnement renforcé de chômeurs. Elle constatait qu’« au regard de leur coût, l’efficacité des opérateurs privés de placement semble faible ».
  • Décembre 2013 : la DARES publiait une étude sur « l’accompagnement des demandeurs d’emploi : enseignements des évaluations » qui rappelait que « les études les plus crédibles semblent converger sur le fait que le recours aux opérateurs privés est moins efficace pour le retour à l’emploi que le recours à l’opérateur public pour le même type d’accompagnement ». Elle ajoutait que « les rares analyses coûts-bénéfices ou chiffrages financiers se révèlent en faveur de l’accompagnement par le service public de l’emploi : les ressources affectées aux opérateurs privés paraissent offrir un moins bon rendement que celles affectées aux services publics pour l’emploi ».
  • Juillet 2014 : la Cour des Comptes publiait un rapport sur Pôle Emploi et épinglait « des faiblesses et des dysfonctionnements importants » dans le dispositif « insuffisamment piloté » de gestion de ses sous-traitants privés. Elle pointe les moindres performances des OPP par rapport aux reclassements opérés par Pôle Emploi.

Tout ça pour ça ?

La convergence de ces éléments de bilan aurait dû mener à une réduction drastique, voire à un arrêt de la politique de sous-traitance. Pôle Emploi aurait pu utiliser le budget conséquent alloué aux OPP à renforcer ses capacités internes (dont un rapport de l’Inspection générale des finances a montré le sous-dimensionnement : « étude comparative des effectifs des services publics de l’emploi en France, en Allemagne et au Royaume-Uni, rapport n° 2010-M-064-02) et surtout à améliorer ses pratiques d’accompagnement.

Or, cette politique s’est poursuivie, même si elle a connu un infléchissement de nature qualitative début 2014 (Pôle Emploi a décidé de désormais faire appel aux OPP pour s’occuper des chômeurs les plus autonomes, et plus pour les chômeurs les plus éloignés de l’emploi). Comment expliquer cette déconnexion entre l’évaluation et la pratique ? Dans l’article de Metis cité ci-dessous, j’avance 6 causes possibles.

Il est de bon ton de prétendre que la France ne parvient pas à réformer son marché du travail. C’est une idée reçue, qui ne résiste pas à la confrontation avec les faits (voir « Marché du travail : réforme impossible ? »). Mais les réformes doivent être davantage socialement responsables, pour être comprises et acceptées. Elles doivent être menées dans un cadre méthodologique rigoureux, reposant sur des évaluations soumises au débat public et suivies d’effets.

Lire l’article sur le site miroirsocial.com

Pour aller plus loin :
Article publié dans Metis : « Accompagnement des chômeurs : sous-traitance ou maltraitance ? », 21 mars 2016

Déclaration des organisations syndicales FO, CGT, SUD, FSU de Pole emploi

Réussir la grève du 28 avril pour le retrait du projet de loi travail !

Les organisations syndicales FO, CGT, Solidaires et FSU de Pôle EMPLOI réaffirment que le projet de loi travail constitue la régression sociale la plus grave de ces dernières décennies. La loi conduirait au travers de la remise en cause de la hiérarchie des normes, à la destruction de pans entiers du droit du travail remis entre les mains du patronat entreprise par entreprise.

La philosophie de ce texte purement libérale, destructrice de droits, menace notre modèle social constitué par le Code du travail, les conventions collectives et les statuts.

Le projet de loi travail c’est donc entre autre la généralisation de la précarité, de la flexibilité et des inégalités pour l’ensemble des salariés et des jeunes. Non seulement la démonstration selon laquelle grâce à lui la machine à créer des emplois repartirait n’est pas établie, mais les politiques d’austérités dont ce projet s’inspirent ont depuis des décennies démontré leurs effets inverses.
Ce projet de texte, qui n’est ni amendable ni négociable, doit être retiré.

Alors que la mobilisation contre ce projet entre dans son deuxième mois, les organisations syndicales FO, CGT, Solidaires et FSU de Pôle emploi constatent que le rejet des salariés reste massif et leur détermination à combattre intacte ; cela s’est exprimé sans contestation dans les journées de mobilisation depuis le 9 mars 2016 et notamment au travers de la grève interprofessionnelle du 31 mars.

Face à l’intransigeance du gouvernement et son refus d’entendre le mécontentement généralisé des travailleurs, comme le confirme François Hollande le 14 avril, les organisations syndicales appellent l’ensemble des salariés du secteur privé et du secteur public à se mettre en grève jeudi 28 avril 2016 dans le cadre de la journée nationale de mobilisation pour le retrait du projet de loi.

FO cadres loi travail

FO, CGT, Solidaires et FSU appellent aussi l’ensemble des salariés, chômeurs, retraités, étudiants et lycéens à participer à la manifestation à de votre ville

Les organisations syndicales FO, CGT, Solidaires et FSU Pôle emploi s’associent pleinement à la décision de faire du 1er mai un prolongement commun à la mobilisation contre ce projet de loi travail.

D’ores et déjà, nos organisations syndicales considèrent que si le gouvernement ne recule pas et ne retire pas son projet de loi, la question des suites à donner sera légitimement posée.

Elles appellent ainsi l’ensemble de leurs structures syndicales (à Pôle emploi comme ailleurs) à se rencontrer dans les meilleurs délais et à définir ensemble les modalités pour réunir les salariés et organiser des assemblées générales dans tous les établissements ; tout doit être mis en œuvre pour convaincre les salariés de l’impérieuse nécessité de faire échec à ce projet, donc d’assurer d’abord le succès de la grève du 28 avril, ensuite de mettre en place les conditions utiles à la poursuite du combat si le gouvernement devait persister.

PARIS, le 22 avril 2016

Revue de presse du 18 au 22 avril

Au sommaire de cette revue de presse élaborée par Brigitte PERROT (secrétaire générale de la FAGE Force Ouvrière) et Jean-Luc GIRONDE (journaliste chargé du secteur communication).Il faut réussir le 28 avril (Dernier Edito de Brigitte Perrot).

  • Bruno Le Maire : une fois élu, « je ne négocierai pas avec les syndicats » (LePoint.fr)
  • Quelle place pour le syndicalisme français ? (AFP)
  • Les tribunaux des flagrantes misères (Le Parisien)
  • La France va-t-elle mieux comme l’annonce François Hollande ? (La Tribune)
  • La finance recrute (toujours) à l’Elysée, Matignon et Bercy (La Tribune)
  • Le rapport Sirugue veut donner aux jeunes le droit de percevoir des minima sociaux (Les Echos)
  • Le dévoilement du travail, une heureuse apocalypse- point de vue d’Henri Vaquin (Les Echos)
  • Loi Travail : le Medef menace de suspendre la négociation Unedic (Les Echos)
  • Les menaces de Gattaz sont « pitoyables » et « poujadistes », selon MAILLY (L’express)
  • Loi Travail : jusqu’où peut mener le chantage patronal ? (AFP)
  • Coup de chaud au congrès de la CGT (Les Echos)
  • Loi Travail : Le patronat menace de claquer la porte (Le Monde)
  • Valls dénonce la prise « en otage » de GATTAZ (La Tribune)
  • Les Mahorais veulent plus d’Etat (L’Humanité)
  • Pénitentiaire : Urvoas face à la fronde des agents de probation (Le figaro)
  • L’Etat d’urgence français prolongé jusqu’à fin juillet (La Tribune)
  • Les dépenses nouvelles de 2016 atteignent déjà 4 milliards d’euros (Les Echos)

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Elections professionnelles, des résultats au top !

Les résultats aux élections professionnelles 2016 à Pole-emploi Ile de France et à la CNAMTS sont très encourageants. Malgré un nombre considérable de listes sur la région Ile-de-France et dans l’attente des résultats définitifs, FO arrive en tête de ces élections avec un pourcentage de 22,53 % devant :

  • la CFTC 16,09 %,
  • le SNU 14,91 %,
  • la CFDT 10,71 %,
  • la CGT 8,47 %,
  • l’UNSA 5,32 %,
  • le SNAP 4,73 %,
  • SUD 4,33 %,
  • CLL 3,90 %,
  • USAPIE 1,83 %,
  • Alliance sociale 1,81 %,
  • CAT 0,85 %,
  • SAGE 0,39 %,
  • la CGC n’étant représentée que dans le collège « cadres ».

Résultats électoraux Pole emploi et CNAMTS

Revue de presse du 11 au 15 avril

Au sommaire de cette revue de presse élaborée par Brigitte PERROT (secrétaire générale de la FAGE Force Ouvrière) et Jean-Luc GIRONDE (journaliste chargé du secteur communication).

  • Comment le gouvernement veut redonner la maîtrise de le leur carrière aux fonctionnaires (Acteurs Publics)
  • Ce que dit le projet de circulaire sur les règles de santé et prévoyance des fonctionnaires (Acteurs Publics)
  • Hausse du salaire des fonctionnaires : une erreur de méthode (Le Point)
  • Hollande sur France 2 : une syndicaliste déprogrammée de l’émission (Le Parisien)
  • La loi Larcher a profondément modifié la façon de négocier au niveau national interprofessionnel (Agence AEF)
  • Le développement des compétences dans le cadre du CPA doit être reconnu dans l’emploi
  • (Le Quotidien de l’Information)
  • Projet de loi travail (AFP, La Croix, Le Figaro, Le Monde, Le JDD, La Tribune, L’Humanité, Les Echos)
  • Mouvement Nuit Debout (Libération, Le Parisien, Le Figaro, Le JDD, Le Monde, AFP, L’Humanité, Médiapart)
  • Emission de François Hollande sur France 2 (AFP, Le Parisien, La Tribune, Les Echos, Libération)
  • Pôle emploi Le Drian embauche 26 000 jeunes (Le Canard Enchaîné)
  • La justice oubliée (Marianne)
  • Le pouvoir sans responsabilité des magistrats (Les Echos
  • Le gouvernement succombe à la mode des « hackatons »(Le Figaro)
  • Estrosi veut la main sur Pôle emploi (Brève Le JDD)
  • Le conseil d’Etat veut encadrer les « lanceurs d’alerte (Le Figaro)
  • Feu vert pour le partage des données des passagers entre services de police et de renseignements européens (Acteurs Publics)
  • Mayotte en ébullition réclame l’égalité réelle (L’Humanité).

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Résolution du comité confédéral national, un seul mot d’ordre : retrait du projet de loi Travail

Réuni les 13 et 14 avril 2016 à Paris, le CCN s’inscrit dans l’ensemble des revendications des résolutions du 23ème Congrès confédéral de février 2015 à Tours.

Le projet de loi « Travail » détruit les droits sociaux collectifs et accroît les inégalités ainsi que la précarité, notamment des jeunes dans la continuité des lois « sécurisation de l’emploi », « dialogue social » et « pour la croissance et l’activité ».

L’inversion de la hiérarchie des normes, destruction programmée des conventions collectives de branches par le transfert de pans entiers du droit du travail et de la négociation collective au niveau de l’entreprise ; la remise en cause des missions de la branche et de droits collectifs ; la destruction de droits individuels acquis ; la mise en cause des majorations des heures supplémentaires ; les facilitations des licenciements ; l’affaiblissement de la médecine du travail sont au cœur de ce projet. Ce texte est inacceptable, dans sa philosophie générale comme dans nombre de ses articles.

Cette logique de remise en cause des garanties et des droits collectifs concerne tous les salariés du privé et du public.

Le CCN se félicite de la mobilisation des salariés et des jeunes lors de la journée de grève interprofessionnelle du 31 mars rassemblant 1,2 millions de salariés et jeunes en manifestations. Cette grève appuyée par 5 journées de mobilisations en mars et avril avait pour seul objectif le retrait de ce projet de loi.

Cette mobilisation, et elle seule, a déjà conduit à des reculs. Cependant, le fil conducteur du projet, notamment l’inversion de la hiérarchie des normes persiste, de même que l’aggravation de l’assouplissement des licenciements économiques dans les PME et TPE.

Pour le CCN, la priorité est de réussir la journée de grève interprofessionnelle et de manifestations du 28 avril.

Dès à présent, il appelle à l’organisation d’assemblées générales dans les entreprises et administrations pour assurer le succès de cette journée et discuter de la poursuite de l’action, en particulier par la grève, sur le seul mot d’ordre de retrait du projet de loi.

Dans ce cadre, le CCN donne mandat à la Commission Exécutive et au Bureau Confédéral pour prendre toutes initiatives.

Votée à la majorité, 2 abstentions, 1 contreimage008-2

Compte-rendu du Conseil Supérieur de la Fonction publique de l’Etat (commission statutaire consultative)

Le Conseil Supérieur de la Fonction Publique de l’Etat s’est réuni le 13 avril 2016 en Commission Statutaire Consultative. La délégation Force Ouvrière était composée de : Claude Simoneau, Philippe Soubirous, Jean-Pierre Moreau et Franck Fievez.

La réunion portait notamment sur l’examen du projet de décret relatif aux dates et aux modalités de transfert définitif des services ou parties de services de l’État chargés des compétences transférées aux conseils régionaux dans le cadre de la loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale.

Ce décret fixe les dates et les modalités de transfert définitif des services ou parties de services de l’Etat chargés des compétences transférées aux régions dans le cadre de la loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale.
La liste des services ou parties de services à transférer est fixée par arrêté du représentant de l’Etat dans la région.
Vote :
Pour : CFDT
Contre : CGT ; FO ; UNSA ; Solidaires
Abstention : CGC

Force Ouvrière a voté contre ce projet de décret

qui s’inscrit dans la reforme territoriale que nous refusons

logo jenoustousrond

Retrouvez l’intégralité du compte-rendu de la réunion du 13 avril 2016 de la commission statutaire consultative du Conseil Supérieur de la Fonction Publique de l’Etat

Lettre des organisations syndicales FO, CGT, FSU, Solidaires, CFTC et FAFP à la ministre de la Fonction Publique

Les organisations syndicales de la Fonction publique : FO, CGT, FSU, Solidaires, CFTC, FA FP ont adressé ce 13 avril 2016 une lettre commune à la ministre de la Fonction publique afin d’accélérer la mise en oeuvre de la revalorisation de la valeur du point d’indice.

[gview file= »https://www.agents-publics.fo-pole-emploi.fr/wp-content/uploads/2016/04/2016-04-13-LETTRE-DES-OS-FP-A-LA-MFP.pdf »]

QPPV, FO PPPE dénonce la perte d’avantages pour les agents publics

Les QPPV (quartiers prioritaires de la politique de la ville) ont été instaurés par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014. Le décret (N° 2014- 1750n) du 30 décembre 2014 fixe la liste de ces QPPV.

Depuis janvier 2015, les QPPV se substituent aux ZUS (Zones Urbaines Sensibles), non sans effet sur une partie des agents publics de Pôle emploi. En effet, plusieurs agences « considérées » en ZUS jusqu’en janvier 2015, ne sont aujourd’hui plus concernées par les QPPV.  Ce changement a plusieurs conséquences et les agents subissent de plein fouet la perte de plusieurs avantages :

  • l’enveloppe spécifique relative au complément collectif variable,
  • la dotation spécifique relative aux avancements accélérés,
  • la bonification d’ancienneté,
  • l’indemnité ZUS versée tous les mois…

Il n’en reste pas moins que dans le contexte économique que nous connaissons, les agents accueillent et accueilleront de plus en plus des publics fragilisés et en difficulté sans la compensation financière qui existait jusqu’à présent.

FO PPPE demande à la Direction un état des lieux précis des agents concernés par la perte des avantages, et exige pour ceux-ci le maintien de ces avantages ou leur compensation.

Tract FO QPPV 08 04 2016

Revue de presse du 4 au 8 avril

Au sommaire de cette revue de presse élaborée par Brigitte PERROT (secrétaire générale de la FAGE Force Ouvrière) et Jean-Luc GIRONDE (journaliste chargé du secteur communication).

  • Derniers arrangements en coulisse autour de la loi sur le statut des fonctionnaires (Acteurs Publics)
  • Le gouvernement fait marche arrière sur le recrutement sans concours ni diplôme en catégorie B (Acteurs Publics)
  • Pourquoi le Sénat a validé le projet de loi sur le statut des fonctionnaires (Acteurs Publics)
  • CGT, FO, FSU et Solidaires travaillent à maintenir la mobilisation des fonctionnaires (Acteurs Publics)
  • Ping-pong droite-gauche sur la rémunération des fonctionnaires ultramarins (Acteurs Publics)
  • « Il faut des sièges de régions virtuels, tout comme il faudra des hôpitaux virtuels » (Acteurs Publics)
  • Christian Eckert juge la revalorisation des fonctionnaires « pas insurmontable » pour les hôpitaux (Acteurs Publics)
  • Projet de loi travail (AFP, Le Parisien, Le Figaro, Médiapart, Le Monde, L’Humanité, La Tribune, La Croix, Libération, La dépêche du Midi, Les Echos)
  • Réforme de la justice (Le JDD, Le Figaro, Le Parisien, AFP, brèves diverses, La Croix, Le Canard Enchaîné, Le Point, L’Humanité)
  • Le plein emploi ? Attention au mirage (La Tribune)
  • Chômage : les partenaires sociaux dévoilent leurs cartes (Le Figaro)
  • Thibault veut transformer l’OIT en tribunal mondial des prud’hommes (Le Figaro)
  • Retraites complémentaires : l’accord Agirc-Arrco pénalisera les futurs retraités (AFP)
  • Services publics et payants ? (Le Parisien)
  • Le débat sur les statistiques du chômage rebondit (Les Echos)
  • Le « chômeur », une catégorie née au XIXème siècle (Le Monde)

Revue de Presse du 4 au 8 avril 2016

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Assurance chômage : les négociations abordent le régime général

Les organisations syndicales et patronales se retrouvent le 7 avril au siège du Medef pour poursuivre la renégociation de la convention d’assurance chômage. Après trois séances consacrées aux intermittents du spectacle, elles vont désormais s’attaquer à la question du régime général. Elles vont devoir trouver un accord sur une solution financière viable, alors que la dette atteint près de 30 milliards d’euros. FO refuse toute remise en cause des droits des demandeurs d’emploi et plaide pour une augmentation des ressources.

assurance chomageLes organisations syndicales et patronales vont entrer le 7 avril dans le cœur de la renégociation de l’assurance chômage, qui fixe les ressources et les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Les discussions avaient démarré le 22 février, mais elles ont jusqu’à présent été exclusivement consacrées à l’élaboration d’un document cadrant la renégociation professionnelle du régime des intermittents du spectacle.

L’enjeu est désormais de trouver une solution financière viable pour le régime général, alors que la dette de l’Unedic, l’organisme paritaire qui gère l’assurance chômage, atteindra près de 30 milliards d’euros fin 2016. Pour ce premier tour de table, aucun texte ne sera soumis à la discussion. Chaque organisation va exposer ses propositions et les curseurs qu’elle est prête à activer.

Un déficit en lien avec à la conjoncture

Pour la délégation FO, menée par le secrétaire confédéral Stéphane Lardy, l’équilibre ne devra pas se faire au détriment des droits des allocataires, comme pourrait être tenté de le demander le patronat.

A l’ouverture de la négociation le 22 février, Stéphane Lardy avait rappelé que la situation financière du régime d’assurance chômage était particulièrement sensible à la conjoncture. Avec un taux de chômage historiquement élevé, autour de 10,6 %, un déficit se creuse automatiquement, puisqu’il y a moins de cotisants et plus d’indemnisés.

Les discussions prolongées au moins jusqu’à fin mai

Pour FO, l’urgence est de trouver des ressources supplémentaires pour le régime afin de faire face aux demandes d’allocations. Elle propose notamment la mise en place d’un système de bonus-malus sur la cotisation chômage de l’employeur selon son taux de recours aux contrats précaires, sur le modèle de l’ATMP.

Les CDD et autres missions d’intérim produisant de fait moins de cotisations et donnant lieu à de plus fréquentes indemnisations, ce système pourrait générer un gain de 4 milliards d’euros. Il vise surtout à modifier le comportement des employeurs.

L’actuelle convention expire au 1er juillet 2016. Le patronat souhaitait clore la négociation mi-mai. Mais compte tenu du retard pris, les discussions seront prolongées au moins jusqu’à fin mai.

Lire l’article de Clarisse Josselin sur force-ouvrière.fr

À lire également

Le 9 avril on y va !

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Salariés, chômeurs retraités, lycéens, étudiants : le jeudi 31 mars, ils étaient plus de 1,2 millions à avoir dit NON, à la loi El Khomri, dernier avatar d’un pouvoir social-libéral plus prompt à satisfaire aux exigences du patronat qu’à celles, légitimes, du monde travail, avec la complicité d’une confédération qui n’a plus de syndicale, que le nom !

« J’aime l’entreprise » disait en 2015 à l’Université du Medef, le Premier Ministre devant un parterre conquis qui n’en demandait pas tant! Message reçu 5 sur 5 par M.GATTAZ qui lui a gentiment renvoyé l’ascenseur en applaudissant des deux mains à la loi portée par la ministre du Travail.

Autiste comme tous ceux qui l’ont précédé, le pouvoir n’entend pas lâcher l’affaire et essaie d’amadouer tout le monde par quelque coups de polissoires bien passés ! Le monde du travail comme les associations de jeunesse ne se sont pas laissé prendre à ce subtil jeu d’illusionniste et l’ont fait savoir dans la rue, dans les entreprises, dans les administrations, dans les collèges, les lycées et les universités.

Le mardi 5 avril, des milliers de jeunes et de moins jeunes se sont à nouveau retrouvés sur le pavé à travers tout le pays.

Mais il en faut plus pour renvoyer aux oubliettes, ce projet de loi qui n’est rien d’autre que la mise à mort du code du Travail, fruit d’un siècle de luttes syndicales.

Dès le samedi 9 avril, les salariés, les actifs, les chômeurs, les jeunes, sont appelés par l’intersyndicale FO-CGT-Solidaires-FSU-UNEF-UNL-FIDL à manifester pour le retrait de ce projet de loi, ni amendable, ni négociable.

La FAGE-FO invite ses militantes et militants à contacter les Unions départementales pour connaître localement, les modalités d’organisation de cette journée.

De son côté, le Secrétariat fédéral manifestera à Paris de la Place de la République à la Place de la Nation. Rendez-vous à 14h00 Place de la République près du ballon de la FEETS.

C’est tous ensemble que nous gagnerons !

 

 Paris, le 7 avril 2016

FAGE FO 46 rue des petites Ecuries  75010 PARIS

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Communiqué 9 avril

Complémentaires : les futurs retraités seront pénalisés – lemonde.fr

manif retraitesLes mesures de l’accord d’octobre 2015 sur les retraites complémentaires Agirc-Arrco vont pénaliser les assurés, qui pourraient subir jusqu’à 18% de baisse de pension, et ces pertes grandiront au fil des générations, selon des simulations du Conseil d’orientation des retraites (COR) dévoilées par Le Figaro du mardi 5 avril.
D’après cette étude du COR citée par le quotidien, « un cadre né en 1959, voulant partir à la retraite dès qu’il a cotisé suffisamment longtemps au régime de base, perdra environ 14,5% de sa pension complémentaire ».
Cette perte « s’accentuera au fil des générations pour atteindre plus de 17 % pour un cadre né en 1990 » , et « les salariés non cadres y laisseront un peu plus, soit près de 18 % pour la génération 1990 ».

L’étude, précise Le Figaro, porte sur deux « cas types » fictifs – un salarié et un cadre – permettant de « distinguer les ordres de grandeur des effets » de la réforme.
L’accord destiné à renflouer les caisses des régimes complémentaires Agirc (cadres) et Arrco (tous les autres salariés), signé en octobre par trois syndicats (CFDT, CFE-CGC et CFTC), prévoit notamment une incitation à travailler plus longtemps via un système de bonus-malus et une moindre revalorisation des retraites.
Il vise 6,1 milliards d’économies à l’horizon 2020, ce qui limiterait le déficit des régimes à 2,3 milliards d’euros à cette date.

Lire l’article sur lemonde.fr

Loi Travail : FO attaque Myriam El Khomri – Le Parisien

Jean-Claude Mailly, patron du syndicat, a adressé un courrier à la ministre du Travail dans lequel il l’accuse de ne pas avoir respecté la procédure avant de présenter son projet de loi.

Le gouvernement est-il passé en force ? A-t-il bafoué, avec le projet de loi El Khomri, les règles de base du dialogue social à la française cher à François Hollande ? Alors que la version 2 du texte — rebaptisé loi Travail à la suite des concessions faites par Manuel Valls — arrive mardi en commission, Jean-Claude Mailly, le patron de Force Ouvrière, n’en démord pas.

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière (FO), a adressé un courrier à la ministre du Travail dans lequel il l’accuse de ne pas avoir respecté la procédure avant de présenter son projet de loi.
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière (FO)

« C’est un flagrant délit d’omission ! La procédure n’a pas respecté l’article L 1 du Code du travail. J’en ai la preuve », confie-t-il, déterminé à en découdre.

Dans une lettre datée du 4 avril, envoyée à Myriam El Khomri, que nous révélons, le secrétaire général de FO, partisan du retrait du texte, ne prend pas franchement de gants : il menace la ministre du Travail de saisir la justice.

Depuis le début du feuilleton sur la loi El Khomri, les syndicats n’ont eu de cesse de dénoncer un texte « élaboré sans réelle concertation ». A la suite de nos révélations sur l’avant-projet de loi le 17 février et avec la menace d’un passage par le 49. 3, leur sang n’a fait qu’un tour. De la CFDT à la CGT, en passant par FO et d’autres encore, tous y sont allés de leur communiqué pour dire qu’ils n’avaient pas eu connaissance de la teneur exacte des dispositions du projet de loi. Un « péché originel » plus ou moins avoué par l’exécutif qui, ajouté aux mobilisations, a d’ailleurs conduit François Hollande et Manuel Valls à rouvrir une concertation afin de réécrire une partie du texte.

Mailly : «Nous n’avons jamais eu aucun document d’orientation »

Ce qui a réveillé les ardeurs de Jean-Claude Mailly, c’est une déclaration de Myriam El Khomri faite le 29 mars devant la commission des Affaires sociales. Interpellée par le représentant du groupe les Républicains, la ministre du Travail a démenti cette version des faits. « Le 16 septembre, j’ai adressé une lettre à tous les partenaires sociaux pour les inviter à négocier », a répliqué la ministre au député Arnaud Richard, ajoutant qu’elle s’était heurtée à un refus des syndicats.

Une « demande adressée aux interlocuteurs sociaux par courrier le 16 septembre 2015, qui appelle à un débat sur le rapport Combrexelle », rétorque par écrit Jean-Claude Mailly — qui est allé fouiller dans ses dossiers — à Myriam El Khomri. Rien à voir donc, selon lui, avec le texte du projet de loi El Khomri. Et de rappeler à la ministre les termes fixés par l’article 1 du Code du travail, obligeant depuis 2007 tout gouvernement à mener une concertation avant toute réforme, avec, « à cette fin, un document d’orientation présentant » notamment « les objectifs poursuivis et les principales options adressées aux interlocuteurs sociaux ».

Et Mailly de poursuivre dans sa missive : « Non seulement nous n’avons pas été concertés sur l’intégralité du projet que nous avons découvert après sa transmission au Conseil d’Etat, mais nous n’avons jamais eu aucun document d’orientation ». Le syndicat Force Ouvrière va-t-il saisir la justice ? « Nous n’avons pas encore fixé d’échéance », indique sibyllin Jean-Claude Mailly.

[gview file= »http://fo-pole-emploi.fr/site-national/wp-content/uploads/2016/04/courrier-Mailly-a-Elkhomri_04_04_2016.pdf »]
[gview file= »http://fo-pole-emploi.fr/site-national/wp-content/uploads/2016/04/courrier-El-Khomri-16-06-2015-1.pdf »]

Lire l’article de Catherine Gasté sur leparisien.fr

Pour un syndicalisme réformiste – Le Monde

-claude-mailly-secretaire-generalMême s’il est opposé à la « loi travail », Force Ouvrière défend le réformisme et plaide pour que le syndicalisme soit un maillon du progrès social. D’autres syndicats sont réformateurs et préfèrent jouer un rôle sociétal.

Pour qualifier les syndicats qui trouvent que le projet de loi sur le travail va dans le bon sens, des ministres les quali­fient de réformistes. Par opposition à ceux qui demandent le retrait du projet de loi, qualifiés, eux, de con­testataires. D’une manière générale, nous sommes habitués aux visions binaires de type oui/non ou pour/ contre, notamment caractéristiques des processus référendaires.

Mais, au-delà de cette vision quel­que peu simplifiée, voire simpliste, l’opposition réformiste/contestataire ne peut pas décrire le syndicalisme. Si une opposition entre deux termes a existé, c’est entre réformiste et révolutionnaire, entre syndicalisme de classe et syndicalisme du bien com­mun en tant que corps intermé­diaire. Aujourd’hui, le syndicalisme révolutionnaire organisé n’existe plus. Cela signifie-t-il que tous les syndicats sont réformistes ? Non.

NOUS N’ACCOMPAGNONS JAMAIS UN GOUVERNEMENT, QUEL QU’IL SOIT
De la même manière que Jean Jau­rès disait « le courage c ’est d’aller à l’idéal et de com prendre le réel », nous considérons que le pragma­tisme syndical ne saurait s’exonérer de l’idéal d’émancipation, sauf à perdre son sens, son cap, sa raison d’être.

Force ouvrière est une organisa­tion réformiste. Notre réformisme s’est toujours exprimé, sans dévier, par un attachement au principe et à la pratique du contrat collectif et de la négociation qui va de pair, pour nous, avec la liberté de comporte­ment et l’indépendance du syndicat.

Cela se traduit notamment par la signature de nombreux accords, à tous les niveaux, quand nous ju­geons que le compromis est effecti­vement atteint. Cela explique aussi que nous ne signons pas certains ac­cords quand, justement, nous pen­sons que le compromis est mauvais.

Par ailleurs, et l’un de nos slogans historiques est de ce point de vue révélateur (« un syndicat, pas un parti »), nous considérons qu’en dé­mocratie syndicat et parti ont des rôles différents. Tous deux relèvent de la démocratie par mandat, repré­sentative, mais le syndicat repré­sente les salariés (actifs, chômeurs et retraités) quand le parti s’adresse aux citoyens. D’autres ont une con­ception différente du syndicat. Ce dernier doit être porteur d’un projet de société, impliqué dans la gestion de l’entreprise ou de l’Etat, autoges­tionnaire hier et cogestionnaire aujourd’hui. Ce syndicalisme-là se rapproche du mode de fonctionne­ment des partis politiques : il mise beaucoup sur les élections et est fa­vorable aux référendums.

Une autre différence réside dans le rapport à la République : nous som­mes profondément attachés aux principes républicains et à leur mise en œuvre réelle. Ainsi, l’égalité de droits impose le niveau national de négociation dans la branche quand d’autres prônent la décentralisation de la négociation au niveau de l’en­treprise.

INDÉPENDANCE
Nous sommes réformistes. Ils sont réformateurs. Ils donnent au syndi­cat un rôle sociétal, là où nous lui donnons un rôle social. L’antonyme de « réformateur », c’est d’ailleurs « conservateur ». Cela explique pourquoi Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, dit : « C’est la réforme ou le statu quo. »

L’antonyme de réformiste, c’est réactionnaire. C’est pourquoi nous soutenons une réforme – quand elle relève du rôle du syndicat – si elle est pour nous synonyme de progrès social. Sinon, nous la combattons comme nous le faisons actuellement pour la « loi travail ».

C’est aussi pourquoi nous n’ac­compagnons jamais un gouverne­ment quel qu’il soit. Etre réformiste militant impose l’indépendance du syndicat. Etre réformateur non.

Jean Claude Mailly, Le Monde du 1er avril 2016

Tribune Le Monde 01 04 2016

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